mardi 3 janvier 2012

Concours de Nouvelles fantastiques - Louis Querbes - Ma bien aimée Lara

Je suis Paul, un homme grand et mince, j’ai 35 ans. J’habite dans une vielle maison perdue dans une grande forêt. Ma vie est répétitive et solitaire depuis la mort de ma bien aimée : Lara. Je ne vois plus personne depuis. Hier ça faisait 10 ans qu’elle est décédée de son cancer et je vais vous raconter la chose la plus étrange qui me soit arrivé !
Pour ce dixième anniversaire si triste, mes larmes n’ont fait que couler, j’étais fatigué, alors je suis allé me coucher, toujours aussi triste. Pendant la nuit je me suis levé pour aller regarder sa longue robe blanche de nuit qui était pendue à la même place : dans la salle de bain. Mais, je ne la vis pas, je cherchai de partout, sans aucun résultat. Puis, j’entendis la fenêtre s’ouvrir avec un grand courant d’air, j’allai la fermer. C’est alors que la porte se mit à claquer derrière moi, je sursautais, mais je me dis que ça ne pouvait être que le vent. Et je me retournais, je regardais par terre, que par terre, j’aperçus le bout de la longue robe blanche, je levai les yeux tout doucement et je vis entièrement cette robe, jusqu'à apercevoir le visage de ma bien aimé Lara. Alors je me mis à crier et je fis un grand pas en arrière. Je me tus, je n’en croyais pas mes yeux !
Puis, en bégayant, je demandai :
« Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous là ? 
La chose me répondit :
- Suis-moi …
-Qui êtes-vous ?
- Suis-moi et tu le sauras …
-Es-ce toi Lara ? »
Elle partit en courant dans les escaliers, je la suivis, je ne saurais qualifier cette extrême envie d’en savoir plus .J’entendis la porte d’entrée s’ouvrir. J’arrivai en bas de chez moi, dans cette forêt, en pleine nuit, mais je ne la vis plus, je me tournai dans tous les sens, rien.
Puis, je vis une lueur et je la suivis. Peu à peu, comme je m’en approchais, je constatais que c’était des étoiles qui formaient un cœur. D’un coup, elles changèrent de forme, elles devinrent une flèche indiquant la gauche. M’apprêtant à partir dans cette direction, je vis l’ombre de ma femme de l’autre côté. Sans hésiter, j’allai vers son ombre. Mais, une fois devant, je m’aperçus que ce n’était qu’un drap blanc où derrière il y avait une chouette tenant un serpent par le bec. Me voyant, la chouette effrayée, lâcha sa proie et s’envola. Moi aussi terrifié, je courrai loin devant, mais le serpent m’accrocha la jambe ! Il me cria :
« Stop ! »
Je regardai autour de moi et je criai :
« -Qui est là ?
-C’est moi, le serpent ! »
Je baissai la tête et je le regardai avec de grands yeux !
« N’aie pas peur, je ne te ferais aucun mal ! »
Je me mis à crier, mais il m’entoura la bouche
« Tait- toi ! Et écoute moi bien, retourne chez toi, tout ça n’est que mensonge ! »
Puis il me lâcha et partit dans le noir de la forêt. Je ne savais que penser. Je ne voulais pas reconnaitre que ma Lara adorée n’était pas là. Alors je continuai à marcher tout droit. Mais là, je ressentis des petites griffes se plantaient sur mon tee-shirt. Je retournai délicatement ma tête et je vis cette chouette ! Je n’osai plus bouger ! Mon cœur battait si vite !
Elle me souffla dans l’oreille :
« Suis le vent ! »
Puis, elle s’envola. J’eus à peine le temps de me remettre de mes émotions, que je sentis un vent frais me pousser, il me poussa jusqu’à cent mètres plus loin ! Lorsqu’il arrêta de me pousser, je regardai dans tous les sens, pour voir qui avait fait ça. Mais, personne. Je ne voulus pas me distraire, alors je me mis à marcher immédiatement. J’allai dans n’importe quelle direction, je ne pensais qu’à retrouver ma Lara. Ce nom ne faisait que résonner dans ma tête. Et puis je pensai à tous les bons moments passés ensemble : aux voyages, aux noëls... Tous ces souvenirs me rendirent nostalgique. Je versai une larme. Mais la couleur de cette larme n’était pas ordinaire, elle était d’une couleur sombre, que je n’avais jamais vu auparavant. Mes larmes tombaient sur le sol et formaient une flaque d’eau. Elles ne faisaient que couler, ça ne s’arrêtait plus. Alors je me mis à angoisser, comme jamais, je tremblai. Puis, pour échapper à cette marée, je grimpais en quatrième vitesse en haut d’un arbre. Je souffrais terriblement car j’avais cogné de nombreuses branches durant ma course effrénée. Une fois en haut, j’aperçus Lara, alors malgré la douleur, je voulus sauter pour la rattraper. Mais les branches me retenirent. Je ne pouvais m’échapper, elles s’agrippaient toute à moi ! Alors une colère immense s’empara de moi, je n’avais jamais ressentis ça ! Je me mis à hurler son prénom, à crier des injures et à me débattre brusquement. Puis, les feuilles me lâchèrent, comme si elles avaient pitié de moi. Elles devinrent droites, pour former un plateau. Aussitôt, je me mis à sauter sans réfléchir. Lorsque j’étais dans les airs, j’avais l’impression que je n’allais jamais atterrir à terre et je criais, si fort que je pouvais percer les tympans des personnes qui m’écoutaient. Alors je me mis à fermer les yeux car je n’avais plus d’espoir. Mais là, mon corps frappa brusquement le sol. J’éprouvais une douleur affreuse. Puis, je rampai doucement et je m’asseyai contre un arbre tout en tenant bien fort mon buste.
J’étais planté là, terrorisé de peur, des questions ne faisaient que dérouler dans ma tête! Et puis un cri sortit de ma bouche :
« Lara ! »
Quelques minutes passèrent, puis je dis :
« Mais où es-tu ? S’il te plait répond moi ! »
Je n’entendais rien, même plus les bruits des criquets, ni le vent qui soufflait, je n’entendais plus mon cœur battre. Comme si le monde c’était arrêté ! Il y avait comme un grand vide. J’étais désespéré ! Mais là, je sentis une main se poser sur mon épaule. Alors, effrayé, je tournais ma tête d’un seul coup. Et je vis la main de ma délicate Lara. Elle me dit :
« Je suis là maintenant ! »
Elle s’assit à côté de moi et me regarda dans les yeux avec un grand sourire. Je ne pus résister à son charme et je me mis à sourire aussi. Et elle posa ses lèvres si douces sur les miennes. Puis, nous nous allongeâmes main dans la main et de fatigue, je m’endormis.
Quand je me réveillai, j’étais heureux, j’avais retrouvé ma Lara. J’étais allongé au milieu de la forêt avec le soleil dans les yeux. Alors, je me mis assis et je vérifiais si Lara était déjà levée. Mais je ne la vis pas. Il n’y avait que sa longue robe blanche étendue à côté de moi ! Donc, je me mis à crier partout son prénom et à la chercher pendant des jours. Mais il n’y avait que moi dans cette forêt !

Marion & Esther