mardi 3 janvier 2012

Concours de Nouvelles Fantastiques - Louis Querbes - Une âme perdue

Le 25 décembre 2008 :
Madeleine Lambert a été retrouvée morte dans le village de Ferrérol en Ardèche, six jours après sa disparition alors qu'elle se rendait à son domicile. Plusieurs symboles étranges gravés dans sa peau ont été remarqués au niveau de ses avants-bras par les enquêteurs. Elle a été sauvagement assassinée par un coup de couteau dans le cœur. Aucune trace ADN n'a été découverte sur l'arme du crime retrouvée à quelques mètres du corps. L'enquête suit son cour et le tueur reste inconnu.
John Smith,
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Ma vie avait été bouleversée lorsque j'avais appris le décès de ma mère trois ans plus tôt. Depuis, j'habitais dans un petit appartement au Nord de la Bretagne que je partageais avec ma grand-mère. N'ayant jamais connue mon père, elle prit la décision de m'élever seule. Dans ce petit village, tout le monde se connaissait mais ils ignoraient tous notre passé; la période la plus sombre de ma vie. Suite au décès de ma mère, j'avais été prise par d'étranges hallucinations qui m'avaient mené à l'hôpital psychiatrique. Tout avait commencé le jour où je vis pour la première fois, le reflet de ma mère dans mon miroir. Le lendemain, des inconnus vinrent me chercher, et me transportèrent jusqu'à l'hôpital ligotée par une camisole de force. Personne ne le savait, j'en avais juste parlé à ma grand-mère.
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C'était Noël; les flocons tombaient sur la terrasse en bois. Confortablement installée au près du feu, les flammes crépitaient dans la cheminée. J'attendais avec impatience le retour de ma grand-mère, elle était partie tôt dans la matinée et m'avait promis de revenir avec de quoi faire un délicieux repas. Après avoir regardé un des plus grand classique de Noël, je m'étais rendue dans ma chambre; là un frisson parcouru mon corps. La porte claqua, la fenêtre s'ouvrit brusquement et une rafale de vent envahit la pièce. L'ampoule tomba pour atterrir sur le sol et se briser en mille- morceaux. Le ciel s'obscurcit, le tonnerre gronda. Mon bureau où reposait tous les souvenirs de mon ancienne vie se mit à trembler, la photo de ma mère et moi encadrée glissa sur le sol et le verre se brisa. Je me précipitais pour le ramasser et je vis sur mon front une cible semblable à celle retrouvée sur ma mère trois ans plus tôt. Là une telle terreur s'empara de moi, que ma vue se brouilla, les battements de mon cœur s'accélérèrent, sans que je puisse me retenir mon corps bascula en arrière et heurta le sol. Quand je me réveillai, j'étais allongée dans mon lit, ma grand - mère était assise auprès de moi et me regardait; ses yeux brillaient. A peine avais-je ouvert un œil qu'elle se précipita sur moi, le téléphone à la main. Mais quelque chose me sauta aux yeux; tout était redevenu comme avant; l'ampoule ornait le même endroit qu'auparavant, le cadre était posé sur mon bureau, l'étrange symbole que j'avais vu sur ma tête avait désormais disparu.

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Depuis que le soleil s'était couché, ma grand-mère était enfermée dans la cuisine où elle concoctait un délicieux repas. Tandis que moi je mettais la table; j'avais disposé sur une nappe en dentelle blanche; deux assiettes de porcelaine qui appartenaient à mon arrière grand-mère ornées de fleurs dorées, des couverts en argent, des verres en cristal, des serviettes brodées et en centre de table un petit bouquet de houx. Le feu crépitait dans la cheminée et la douce odeur qui s'échappait de la cuisine me mettait en appétit. Alors, je décidais de mettre un peu de musique classique, je pris le vieux soixante-dix-huit tours de ma grand-mère et je le dépoussiérai d'un tour de main. Je soulevai le bras, glissai le disque et déposai délicatement l'aiguille dessus. Je remontai la manivelle, le bras commença à tourner et les premières notes se firent entendre. Entre temps ma grand-mère était arrivée et m'observait depuis le couloir les mains sur les hanches. Elle était vêtue d'un chemisier en soie beige, d'un pantalon noir et une petite veste en laine rouge. Elle s'approcha de moi et m'emmena au coin opposé du salon où se trouvait un petit sapin décoré de guirlandes et boules multicolores. Nous avions pris l'habitude depuis le décès de ma mère de mettre une photo d'elle au pied de l'arbre avec un cierge que nous allumions le soir du vingt- quatre décembre. Ma grand-mère et moi, nous nous agenouillâmes devant la photo de ma mère et allumâmes la mèche. Nous nous mîmes à lui parler .
Puis nous allâmes manger, ma grand-mère avait disposé sur la table tous les plats qu'elle avait préparé pendant l'après-midi : du foie gras, du porc aux ananas, un plateau de fromages et une bûche au chocolat. Le repas terminé, j'allai me coucher.

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Dans l'obscurité, j'entendis une légère mélodie qui venait du grenier. Alors je décidai de m'y glisser par la trappe située dans ma chambre. Arrivée dans le grenier, je suivais le son qui se transformait peu à peu en une partition de violon. Il faisait sombre mais une étrange lueur sortait d'un coffre au bout de la pièce. Je voulus voir ce qu'il contenait alors je m'approchai; le parquet grinçait sous mes pas. C'était une vielle malle en bois avec les ferrures rouillées. Je levai le verrou et soulevai le couvercle. Le son s'amplifiait et la lumière envahit la pièce. A l'intérieur se trouvait un vieux livre avec une couverture en cuir, je le pris, l'ouvris et quelques enveloppes jaunies par le temps tombèrent. Elles ne portaient aucune inscription. Je décidai d'en ouvrir une. Je trouvai à l'intérieur des photos de famille datant d'une dizaine d'années. Je voulais en savoir plus. Je m'apprêtais à ouvrir la deuxième quand le livre se ferma brusquement. Ma curiosité prit le dessus; j'ouvris l'enveloppe. Elle contenait une lettre écrite par ma mère, adressée à ma grand-mère qui la prévenait qu'il allait arriver quelque chose de grave; elle datait du 23 décembre 2008. Quand je reposai la dernière enveloppe; la douce mélodie de violon s'arrêta brutalement. La lumière s'éteignit et je me retrouvai seule dans la pénombre de la nuit éclairée par la pleine lune. Je crus apercevoir une silhouette indéfinie qui s'approchait de moi; elle était illuminée par une lueur blafarde. Avais-je perdu la raison ? Plus elle avançait plus son visage était distinct. Elle portait une robe blanche tachée de sang; comme celle portée par ma mère le jour de son décès. Ses cheveux blonds flottaient dans l'air et ses yeux bleus illuminaient la pénombre. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, je fus prise de vertige et une sueur froide inonda tout mon corps; c'était ma mère. Elle me caressa la joue, sa peau était froide comme celle d'une couleuvre elle me murmura dans l'oreille d'une voix tremblante :
« Mia, Mia… Je suis là maintenant… Tu ne risques plus rien… Je vais t'aider à le retrouver...» J'entendis des pas dans l'escalier qui se rapprochaient. Elle disparue, la lumière s'alluma et ma grand-mère entra en robe de chambre. Elle avait des cernes et avait du mal à ouvrir les yeux. Pourquoi était-elle là ? Avait-elle entendu elle aussi les voix ? Je doutais de ma raison et ne pouvais répondre. Ma grand-mère me prit dans les bras et me demanda :
« Qu'est ce que tu fais là ?
  • Rien Mamie… Tout va bien, je vais me coucher. »
Elle me prit le visage entre les mains et m'embrassa. Je descendis par l'échelle et me couchai encore perturbée.
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Le lendemain matin, quand je me suis réveillée je me suis rendue dans le salon, un petite enveloppe à la main. Ma grand-mère m'attendait au pieds du sapin, le sourire aux lèvres. Elle avait dans la main une petite boîte ornée d'un petit ruban rouge. Elle m'embrassa et me tendit son cadeau. Je l'ouvris et je découvris à l'intérieur une chaîne en or avec un pendentif en forme de cœur où il était gravé Ta mamie qui t'aime. Après l'avoir remercié je lui offris à mon tour mon cadeau ; c'était une place pour un concerto de violon. Je pus lire sur son visage beaucoup de joie et d'émotion. Après un bon moment passé ensemble à discuter elle décida d'aller ce promener au parc de la mairie. Pendant ce temps, je suis retournée au grenier pour en savoir plus. En entrant à l'intérieur, je ressentis comme une présence. Je m'assis sur un coffre en bois et me remémorai les événements de la veille. C'est à ce moment là, que je vis au milieu de la pièce une étrange tâche de sang. En m'approchant, je découvris la forme d'un cœur et à l'intérieur je vis mon reflet. Je repensai à ma mère et je sentis un goût salé dans ma bouche, je m'aperçus que je pleurais. La larme coula sur ma joue et tomba dans la flaque. Soudain l'âme de ma mère apparue à l'endroit où était auparavant la tâche de sang. Elle était comme la veille; brillait de mille feux et sa robe blanche flottait dans l'air. Elle s'approcha de moi, et me tendit la main. Des frissons envahirent mon corps, j'avais l'impression que mon cœur allait s'arrêter de battre. Elle me prit la main et m'emmena vers le coffre à l'intérieur duquel j'avais trouvé le mystérieux livre la veille. Elle s'agenouilla devant et l'ouvrit avec beaucoup de soin. Elle prit le livre, l'ouvrit et commença à me parler : « Mia, je suis là... Je vais t'aider à le retrouver... Le retrouver... Le retrouver...
-Mais qui ?
-Mon meurtrier... »
Les larmes me montèrent au yeux et je m'écroulai à terre. Je voulais le retrouver, celui qui avait fait tant de mal à ma mère.
« Demain matin, dès l'aube tu te rendras à la petite rivière d'Isole en possession du livre. Là-bas, je t'attendrai, tu seras guidée vers moi par une lueur blanche, continua-t-elle. »
Elle s'approcha de la fenêtre, me fit un signe de la main tout en disparaissant petit à petit en laissant derrière elle une tâche de sang. Je restais seule pendant un petit moment me demandant si mon esprit me jouait des tours ou si c'était la réalité; car en présence de ma mère, je sentais son parfum sucré, ses mains étaient si douces, sa voix si… Non ! Il fallait que j'oublie tout se qui c'était passé, je ne voulais pas être à nouveau enfermée. Pourtant, en revoyant le visage de ma mère, une petite voix au fond de moi m'incitait à en savoir plus, fallait-il que je la suive ? Je l'ignorais…
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Pendant l'après-midi, je suis allée faire les courses avec ma grand-mère. Nous nous sommes rendues chez l'épicier sur la place de l'église, au centre du village. Ce petit commerçant d'une soixantaine d'années tenait ce magasin depuis quarante ans. Dès la naissance des grands commerces, il tomba en faillite, et pour arrondir ses fins de mois, il devait vendre des souvenirs de son enfance. Il n'avait donc pas assez d'argent pour restaurer son vieux magasin qui était délabré. Les murs était jaunis par le temps, fissurés et prêts à s'écrouler. Les étagères ne tenaient que sur un clou, seul le comptoir était en bon état. Le magasin était encombré de cartons, de vielles cagettes et de toutes autres sortes d'objets inutiles. Mais ma grand-mère, depuis notre arrivée, avait trouvé en cet épicier un confident avec qui elle partageait ses soirées d'été en jouant aux échecs. Ce jour là, Marcel était d'humeur maussade, il toussotait et avait grise mine. Il fumait un cigare en lisant son journal. En nous voyant arriver, il se leva et nous fit un signe de la main pour nous saluer. Dans les rayons, il fallait fouiller pour trouver ce dont nous avions besoin. Ma grand-mère acheta une boîte d'œufs, de la confiture d'abricot, du sirop d'érable et des ananas confits. Nous allâmes payer et comme à chaque fois, Marcel d'une immense générosité nous offrit un kilo de farine. En me dirigeant vers la sortie, un des pots de confiture de fraise tomba brutalement sur le sol sans l'avoir touché. Marcel se précipita dans le rayon, une serpillière à la main suivi de ma grand-mère :
« Qu'attends-tu pour t'excuser ?! Va aider ce pauvre Marcel a nettoyer !
  • Mais ce n'est pas moi ! Je n'ai rien touché, je te le jure !
  • Tu étais seule dans le rayon ! C'est un fantôme peut-être !? Mia ne te moques pas de moi ! »
En entendant le mot fantôme, mon sang ne fit qu'un tour et je voulus me justifier et ma grand-mère me dit avant que je n'eus le temps d'ouvrir la bouche :
« Nous réglerons ça dehors ! Sors immédiatement ! »
En sortant, elle m'attrapa par le bras, fronça les sourcils et me dit calmement :
« Mia, que t'arrives t-il en ce moment ? Tu es bizarre… Je m'inquiète pour toi, ça ne va pas recommencer comme avant ?
  • Il m'arrive des choses étranges en ce moment…
  • Quelles sortes de choses, Mia ?
  • Maman est venue me voir hier, elle me suit partout…
  • Arrêtes ! Tu sais très bien qu'elle est morte ! »
Sans me regarder, elle pressa le pas et s'éloigna.
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Le soleil s'était déjà couché, quand nous sommes arrivées. Ma grand-mère ne m'avait pas adressé un mot ou même un regard depuis l'incident chez l'épicier. Elle mangea seule dans le salon tandis que moi, je grignotais un sandwich au jambon tout en rédigeant mon devoir d'anglais, je luttais contre la fatigue; car je voulais rester éveillée toute la nuit si un autre phénomène se passait. De plus, je devais me rendre à la rivière d'Isole à l'aube pour enfin découvrir qui était le meurtrier de ma mère. Par précaution, j'avais mis mon réveil à 5 heure pour avoir le temps de me rendre à la rivière. Vers 1h30, sans pouvoir lutter, je m'endormis sur mon lit, épuisée de cette journée riche en émotion… A 5 heure, mon réveil sonna et je me réveillai en sursaut. Il faisait sombre et les pâleurs de la lune éclairaient ma chambre. Je bondis de mon lit, enfilai un polaire, des bottes en caoutchouc, une écharpe en laine, un manteau et des gants et sortit sur la pointe des pieds. Le parquet grinçait sous mes pas et je descendis les escaliers. J'ouvris la porte et la fermai doucement sans faire le moindre bruit. Quand je suis sortie, il faisait nuit noire, la place de l'église était éclairée par des lumière vacillantes. Je traversais le village endormi, les lampadaires étaient ornés de guirlandes qui scintillaient et l'écriteau de l'épicier vacillait en grinçant. Les vitrines des petits commerces étaient égayées par des sapins décorés des boules multicolores où ils exposaient leurs articles comme des petits paquets. Je traversais les ruelles d'un pas pressé pour ne pas rater l'apparition de ma mère qui devait se passer avant l'aube. En arrivant sur le petit chemin de terre qui menait à la rivière, la rosée du matin perlait sur les herbes fraîches et j'écoutais le chant mélodieux des oiseaux. Le sol était humide, mes pieds s'enfonçaient dans la boue et ralentissait mes pas. J'empruntai un petit sentier entouré de bouleaux où les traces d'un tracteur restaient encore visibles. Je commençais à entendre les ruissellements de l'eau quand je vis devant moi une petite lueur blanche qui me guidait. Elle avançait de plus en plus vite comme pour m'avertir d'accélérer et je me mis à courir; le paysage défilait. Gardant toujours le regard fixé sur la lumière, j'étais essoufflée mais je continuais pour arriver à temps. Désormais je ne voyais plus d'arbres à l'horizon, seulement des rochers recouverts de mousse fraîche, le sol glissait et j'aperçus la rivière. L'eau était limpide, je voyais mon reflet à la surface, tout était calme, ce silence si pesant devenait angoissant; j'étais seule au beau milieu de la forêt. J'attendais désespérément un signe de ma mère; un simple signe pour me prévenir de sa présence, qu'elle était là au près de moi.
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Soudain, la lueur blanche qui m'avait guider jusqu'ici se mit à m'éblouir, elle se diffusa et prit la forme d'une silhouette. J'avais le souffle coupé, mes cheveux se hérissèrent sur mon front, des tremblements envahirent mon corps, j'avais l'impression que mon âme allait fondre. Plus elle avançait, plus je distinguais les traits de son visage. Ma mère était là, devant moi, plus rien ni personne ne pouvait gâcher ce moment. Elle s'approcha de moi si près que je sentais son souffle sur ma joue, j'entendais les battements de son cœur lents et réguliers, j'allais presque oublier que ce n'était que son âme. Elle me prit la main et s'assit sur un rocher. Elle me regardait droit dans les yeux, cette fois-ci, sa robe n'était plus tâchée de sang, elle brillait, sa peau était presque translucide. Comme pour briser ce silence qui devenait insupportable, ma mère prit la parole d'une voix sereine :
«Mia, je suis tellement heureuse de te voir, tu es devenue une belle jeune fille et je ne pourrais pas t'accompagner durant le reste de ta vie, mais sache que je serai toujours là auprès de toi, ne t'inquiète plus pour moi, je vais enfin te dire ce qui me pèse depuis ma mort…
  • Maman, tu m'as tellement manqué , promets moi qu'on va rester ensemble maintenant…
  • Non Mia, ce n'est pas si simple que ça… Je dois bientôt repartir, sinon ils se vengeront sur toi mon amour.
  • Qui ils ?! »
    Une telle haine s'empara de moi que ma mère me prit dans les bras comme pour m'empêcher de la venger.
  • « Ne te venges pas, il faut les pardonner… Car ils ont... »
Elle n'avait même pas eu le temps de finir sa phrase quand j'entendis au loin une sirène de police. Ma mère commençait peu à peu à s'effacer, avant de disparaître totalement, elle me fit un signe de la main pour me dire au revoir m'embrassa et disparue. Les premiers rayons de soleil passaient à travers le feuillage des arbres, tout était comme si rien ne c'était passé, comme si je n'avais été spectatrice de cette apparition. Des lumières rouges et bleues jaillissaient de la forêt et des hommes apparurent. Ils étaient une dizaine et coururent en ma direction. Je ne savais quoi faire, j'avais envie de me réveiller au près de ma mère comme si ces trois dernières années avaient été un long cauchemar. Derrière les hommes qui ne cessaient de hurler, j'aperçus ma grand-mère qui me regardait tristement, me faisant un signe de la main comme pour me dire au revoir. Les policiers se stoppèrent net. Un d'eux s'avança lentement et me saisit par le bras, je me débattais et ses collègues m'attrapèrent à leur tour. Je vis au loin une camionnette où il y avait inscrit « Hôpital psychiatrique ». Là une sueur froide inonda tout mon corps, ma vue se brouilla, les battements de mon cœur s'accélérèrent, sans que je puisse me retenir, je basculai en arrière et heurtai le sol…

Fin .

Gaelle Monassier ,Valentine Tredez & Sara D'Orio .