La puissance du (destin) dessin
Salut ! Moi c'est Quentin. J'ai 15 ans et je suis en seconde au lycée Jean Monnet à Bruxelles. Aujourd'hui, comme tous les autres jours, je rentrais du lycée. Il était dix-huit heures et j'arrivais chez moi au 14 rue Bodenbroek. La nuit commençait à tomber et le brouillard était épais. Dans le petit parc en face de chez moi j'aperçus un cahier. Piqué par une vive curiosité, je m'approchai plus près. Ce cahier noir avait la couverture ondulée sous l'effet de la pluie de la veille et certaines de ses pages étaient salies par la boue. Ma maison n'étant plus très loin et la pluie commençant à tomber, je me dépêchai de rentrer. Je montai faire mes devoirs, dînai et, j'étais tellement fatigué que je m'endormis.
Cette nuit là, un étrange rêve me perturba. Le livre de la veille apparaissait, des dessins ornaient ses pages, il était comme neuf. Je me réveillai en sursaut, intrigué. Je me levai alors, pensant à une coïncidence ...
Ce matin, en allant au lycée, je fis un détour par le parc. Le livre avait disparu. Quelqu'un avait dû l'emporter.
Pendant toute la journée les images du livre me trottaient dans la tête. Pourquoi y pensais-je tout le temps ? Ce n'était qu'un livre … Exténué, j'avais besoin de repos. Je pris un bouquin et m'assis sur mon lit.
Mon frère, Bastien, arriva tenant fièrement un objet à la main. C'était un cahier. En regardant de plus près, je crus apercevoir celui qui me hantait. Il le tendait vers moi, le sourire au lèvres :« Regarde, Regarde mon joli dessin ! » Je l'ouvris : il avait dessiné notre chat. Je le félicitai alors.
Le lendemain matin je vis le livre sur mon bureau. Mon frère avait dû l'oublier. Je l'observai et n'eus plus de doute sur la nature de ce livre. C'était le livre du parc.
Ce samedi, devant garder mon frère, nous décidâmes de dessiner. Nous prîmes le cahier et nous nous installâmes dehors. Nous dessinions le soleil mais mon frère voulait absolument redessiner Caramel, notre chat et nous nous mîmes donc à le chercher. Mais après de longues minutes de recherche sans résultat, nous abandonnâmes. Ce soir là, ma mère me demanda des nouvelles du chat mais je ne sus quoi lui répondre.
Il était 9h du matin quand je me réveillai. Le ciel était sombre, les nuages semblaient bas. Aucun rayon de soleil. La journée commençait mal. Le chat n'était toujours pas revenu et mes parents dormaient encore.
Je m'ennuyais et commençais à gribouiller sur mon cahier des croquis de toutes sortes : des mangas, des poissons, ma guitare … mais j'entendais mes parents se lever et m'appeler pour déjeuner. Alors je laissai mon cahier et partis manger.
En revenant dans ma chambre ... ma guitare avait disparu. Alors je pris mon cahier, le feuilletai. J'avais peur, peur de comprendre. Alors j'attrapai ma gomme et essayai d'effacer les dessins mais ils ne partaient pas ...
J'étais inquiet. Pourquoi ces dessins ne partaient-ils pas ?
Accablé, je décidai alors de me coucher.
Le lendemain, une grande journée m'attendait. J'avais en effet pris la décision de me débarrasser du cahier.
J'avais enfin compris. Ce livre n'était pas comme tous les autres... Tout ce qui était dessiné dessus avait disparu.
Nous n'avons vu aucun rayon de soleil depuis que mon frère et moi l'avons dessiné et j'ai eu beau chercher ma guitare, demander à ma mère, mon père et mon frère, personne ne l'avait aperçue.
Après ma journée de cours, je me dépêchai de rentrer chez moi. Je montai dans ma chambre sans prendre le temps de poser mes affaires ni de grignoter et ouvris mon tiroir précipitamment.
Je découvris alors que le livre avait disparu. Pourquoi ?! Ou était le cahier? Mais aussi, pourquoi les dessins ne s'effaçaient-ils pas et pourquoi ma guitare, et tous les objets dessinés sur ce cahier avaient-ils disparu !?
Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête et restaient sans réponse...
C'est alors que mon frère entra dans ma chambre. J'étais encore sous le choc et ne l'entendis donc pas entrer. Je sursautai quand il me parla.
Il était tout excité. Je ne le regardai pas tout de suite jusqu'au moment ou il me tendis le cahier juste sous le nez. J'étais énervé et criai:
"Pourquoi prends-tu mes affaires sans ma permission !?" Hurlais-je.
Mais en voyant mon petit frère terrifié je me radoucis. Il me dit: "Je voulais te montrer ceci." Il ouvrit le livre et me montra un nouveau dessin. J'allais lui demander ce qu'il représentait lorsqu'il me dit: "Je t'ai dessiné !"
Je me sentis tout d'un coup bizarre, mon cœur s'arrêta de battre, et je crois bien que je m'évanouis.
Des mois plus tard la police s'arrêta devant la maison des parents de Quentin. Sa mère bouleversée leur ouvrit. Ils lui dirent alors: "Nous allons certainement arrêter les recherches concernant votre fils : nous n'avons rien trouvé à ce jour, et nous n'avons plus aucune piste à investiguer."